(Extrait de mon livre « Hypersensibilité, l’apprivoiser pour ne plus subir vos tsunamis émotionnels »)
(... ) 15 à 20% de la population mondiale seraient diagnostiquées hypersensibles (avec une répartition équivalente entre les hommes et les femmes). 70% seraient introvertis et 30% extravertis.
Les personnes hypersensibles présenteraient une activité intense de l’hémisphère cérébral droit (siège de l’intuition et des émotions) ainsi qu’un système immunitaire et nerveux plus réactifs.
Depuis, les neurosciences nous ont également appris que l’hypersensibilité cohabite souvent avec les traits du haut potentiel et de la multipotentialité. Ces personnes seraient donc câblées différemment au niveau neurologique, créant ainsi des connexions plus fortes et plus nombreuses entre les différentes parties du cerveau et offrant des capacités cognitives très développées.
Selon Imi Lo, psycho et art-thérapeute, l’hypersensibilité se manifeste selon 5 caractéristiques majeures :
Charge émotionnelle intense
Sens de la perception développé
Caractère empathique marqué
Spiritualité et monde intérieur riche (demain je te partagerai d’ailleurs un test qui en dira long sur tes valeurs profondes)
Potentiel créatif important
Ces 5 caractéristiques typiques des HS peuvent générer des désagréments tels que surstimulation cérébrale, psychique et physique, impact du stress d’autrui, éponge émotionnelle, somatisation, apathie, colère (...).
Bref, pas folichon tout ça… Surtout si l’enfance a été mal vécue…
Alors, l’idée ici n’est pas de plomber l’ambiance mais il y a un constat à poser : l’hypersensibilité il faut la comprendre et l’apprivoiser pour ne pas la subir.
J’ai mis plus de 30 ans à comprendre que j’étais hypersensible et comme le dit ce cher Fabrice Midal : il y a clairement un avant et un après…
Poser un diagnostic d’hypersensibilité est a été profondément libérateur pour ma part. Grâce à ça, j’ai récupéré un peu d’estime de moi-même, d’intégrité et de légitimité.
NON, je n’étais pas fatiguée (terme gentil d’un entourage bienveillant)
NON, je n’étais pas malade des nerfs (terme moins gentil de certaines vipères)
J’avais seulement des besoins spécifiques qu’il me fallait définir et des solutions adaptées à développer.
Mais par où commencer nom d’un petit mouton à 5 pattes ?
1. NON est une phrase complète
J’adore cette affirmation de Jane Fonda ! Que dire de plus ? Tout est dans la phrase !
Apprendre à dire NON commence par définir ses limites. Trop souvent, nous acceptons encore et encore une situation qui ne nous convient pas. Par empathie, par gentillesse, par peur de déplaire, par convention sociale… Et on charge la mule encore et encore jusqu’à ce que la mule parte en vrille. Et là, attention les dégâts !
Je parle par expérience, je connais bien la scène de la cocotte minute qui explose pour une peccadille. La peccadille c’est cette goutte d’eau qui fait déborder le vase, la cerise sur le gâteau, la baguette Mikado de trop.
C’est le moment où supporter davantage devient impossible et il nous faut le dire (parfois le crier). Tout le cortège de l’hypersensible en pleine crise s’active : pleurs, cris ou repli, énergie folle dépensée, incompréhension des proches, fatigue de contrecoup …
Clairement, une telle situation arrive parce qu’on ne sait pas dire stop au BON MOMENT. Et pour dire stop au bon moment, il faut connaitre le point de non-retour à ne jamais dépasser et prendre enfin SA PLACE.
Et en fait… c’est valable pour chaque personne, hypersensible ou pas.
A vous de jouer : Quelle est, à l’heure actuelle, la situation récurrente qui vous pèse le plus ?
Cet exercice de réflexion se concentre surtout sur les scènes du quotidien.
Je parle ici de situations répétitives dans votre vie de tous les jours qui vous pèsent, que vous acceptez alors que ça vous coûte vraiment : diner hebdomadaire obligatoire avec votre famille, conjoint qui ne respecte pas un besoin fondamental, votre chef qui arrive toujours par derrière et par surprise, vos voisins qui mettent la musique trop fort dans leur jardin, votre (belle-)mère qui est trop intrusive dans votre vie…..
Quelle situation devient maintenant insupportable et quelle alternative serait envisageable ?
EX : faire à manger 1 fois sur 2 et demander de l’aide à mon conjoint, partir seule en we 1fois par semestre, manger avec ma belle-famille 1 fois par mois et pas plus, demander à changer de bureau au travail…
2. Tribu & Co.
Faire partie d’une tribu est d’une importance capitale pour l’être humain, c’est un animal social qui a un besoin d’appartenance à un groupe. Il n’est pas rare que les personnes différentes soient rejetées car elles représentent une menace pour l’intégrité du groupe (c’est-à-dire la majorité).
La notion d’appartenance à une tribu impose de respecter les règles en vigueur qui régissent tout mouvement ou toute communauté. Aller à l’encontre de ces règles établies et identiques pour chacun de ses membres revient à s’exposer au rejet par la communauté. Celle qui sort du lot inspire l’envie et parfois la jalousie.
Peu de profils hypersensibles (et qui plus est mulitpotentiels) osent donc avouer rapidement et ouvertement leur spécificité de peur de paraître condescendant ou arrogant.
Si l’impact de la grande tribu universelle de l’espèce humaine peut mener un hypersensible à renier sa singularité, rien ne lui empêche de choisir ou de créer une petite tribu composée de personnes aux spécificités identiques. Un hypersensible au milieu d’un groupe d’hypersensibles n’est plus un mouton à 5 pattes mais un individu qui peut s’identifier à ses congénères. Le besoin de reconnaissance et d’appartenance est alors honoré.
Jim Rohn, célèbre entrepreneur et coach en DevPerso, disait : Nous sommes la moyenne des 5 personnes que nous côtoyons le plus.
Ce que ça veut dire concrètement ? Et bien qu’il est préférable de s’entourer de 5 personnes qui nous aiment pour ce que nous sommes, inspirantes et positives que de s’entourer de 5 personnes négatives, qui profitent de notre empathie ou qui nous jugent sans cesse.
A vous de jouer : De quelle tribu aimeriez-vous faire partie ?
De quels types de relations avez-vous besoin ? Quelles sont celles qui vous nourrissent le plus ? Que pourriez-vous mettre en place pour rencontrer davantage de personnes qui vous inspirent, vous portent ?
3. Addictions
Il n’est pas rare que les hypersensibles développent un caractère addictif (nourriture, alcool, cigarette, drogues…). Une des raisons est que la personne a le désir (conscient ou inconscient) d’anesthésier un malaise, une souffrance intérieure liée à un tsunami émotionnel. L’addiction est une compensation, une fuite en avant mais elle apaise.
Je prendrais ici l’exemple de l’alimentation qui est parfois un moyen de compensation émotionnelle lorsque je vis une situation très, trop négative. La nourriture est un doudou. Elle apaise. Les aliments vivants (à l’opposé des aliments transformés) étant issus de la terre, manger devient un acte d’ancrage. Je reviens sur Terre, je me leste, ressens à nouveau mon corps et ça me recentre.
A vous de jouer : Pensez-vous avoir des addictions ?
Lors d’une situation stressante ou d’une contrariété, avez-vous tendance à vous jeter littéralement sur quelque chose ? une cigarette, le chocolat, l’alcool, les biscuits, le Nutella, le café, une drogue, un médicament… ?
En quoi réagir de la sorte apaise-t-elle votre frustration ?
Aviez-vous conscience de cette réaction automatique ?
L’exercice de l’addiction n’a pas pour but de changer les choses mais juste d’en prendre conscience. Le mécanisme des addictions est complexe et parfois la simple volonté de changer ne suffit pas.
Voilà pour vous aujourd’hui ! L’hypersensibilité peut être un fardeau quand on ne connait pas les déclencheurs qui amènent la personne hypersensible à un tsunami émotionnel. (Re)Connaitre mes besoins et les exprimer est vraiment ce qui m’a amené vers plus de quiétude au quotidien.
Si vous souhaitez travailler davantage sur votre nature hypersensible, je vous invite à lire mon livre « Hypersensibilité, la comprendre pour mieux l’apprivoiser » où je vous donne des pistes pour ne plus subir votre vie émotionnelle. Inclut en cadeau : "Chrysalide, 15 pistes pour explorer et comprendre votre hypersensibilité"